Où doit-on évaluer le manteau neigeux ?
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Où doit-on évaluer le manteau neigeux ?

Quel est le meilleur endroit pour évaluer la stabilité du manteau neigeux ? Que doit-on tenir en compte pour que les résultats soient représentatifs et assurer notre sécurité? Estski s’est entretenu avec deux experts pour en savoir plus sur le sujet.

« Il faut trouver un endroit similaire à la variabilité spatiale de la zone à skier », lance d’emblée Philippe Gauthier, guide de ski certifié par l’Association canadienne des guides de montagne (ACMG).

Trouver un endroit représentatif de la zone à skier est toutefois plus facile à dire qu’à faire, car la pente, l’exposition au vent, les obstacles et le relief varient constamment. « C’est un des gros thèmes abordés dans le cours avancé de sécurité en avalanche (CSA 2) », précise-t-il.

Photo: Avalanche Québec

Pour bien évaluer le terrain, il faut d’abord faire des observations appropriées des zones que l’on veut skier et le travail commencé lors de l’ascension, souligne pour sa part Laurie Dumas, prévisionniste en avalanche. Il faut être attentif aux sons, plonger sa main dans la neige, couper des petits blocs dans la neige, tenter de déclencher un petit décrochage dans une pente avec ses skis, font partie des outils qui permettent d’évaluer les risques.

« Il faut faire plusieurs tests dans la neige, à différents endroits, tout en ayant beaucoup d’expérience pour extrapoler les résultats de tests de neiges à d’autres pentes », note cette dernière.

« Bien souvent, le défi est de trouver une zone sécuritaire pour faire des tests », note Philippe Gauthier. Laurie Dumas abonde dans le même sens. « Il faut trouver un endroit qui a le même aspect, la même pente et la même élévation que la zone à skier sans se mettre en danger », dit-elle.

Dans certains cas, des techniques avancées avec des cordes sont de mise, mais des cours sont absolument nécessaires pour bien les maîtriser.

Photo: Avalanche Québec

La connaissance du terrain

Dans les endroits connus, dans les centres de ski de l’Ouest canadien par exemple, il est possible de faire des profils toujours au même endroit pour savoir comment la neige se comporte, en plus de faire d’autres tests à des endroits précis pour tester des problématiques spécifiques, soutient Philippe Gauthier.

En bref, la connaissance du terrain joue un rôle primordial dans la compréhension du terrain et de son interaction avec les conditions de neige. « Par exemple, dans les Chic-Chocs, le terrain amène à skier dans des couloirs engagés où il y a des pentes avalancheuses, dit-il. Parfois, la seule façon de savoir si ça tient, c’est d’y être allé souvent. C’est là que l’expérience locale devient irremplaçable, parce que ça permet de voir le terrain évoluer tout au long de la saison. C’est le genre de chose qui ne s’apprend pas dans un article, dans un livre ou dans un cours. Ça s’apprend sur le terrain, avec l’expérience ».

Photo: Avalanche Québec

Selon Philippe Gauthier, c’est l’expérience des guides locaux qui permet de bien évaluer le terrain et de trouver les meilleurs endroits pour évaluer la stabilité du manteau neigeux. « Il faut prendre des références sur les guides, parce qu’ils ne sont pas tous spécialisés dans les pentes raides, qui est une spécialité en soi », dit-il. De plus, il faut s’assurer que les objectifs du guide cadrent avec ceux du groupe. « C’est important de bâtir une relation de confiance avec ton guide », dit-il.

En tout temps, l’expérience demeure la clé du succès, croit aussi Laurie Dumas, car plusieurs facteurs influencent le manteau neigeux. « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de réaction à un endroit qu’il n’y a pas de risque », note-t-elle.

Par exemple, des plaques de vent pourraient être présentes au sommet et dans certains couloirs. « Les conditions ne sont pas les mêmes dans un couloir encaissé », dit-elle. Si les tests de neige sont impossibles à faire pour évaluer la pente à descendre, les skieurs devront prendre une décision en fonction de leur tolérance aux risques, mais surtout avec leur capacité à bien réagir si une avalanche est déclenchée. « Le plus grand danger survient quand on ne sait pas ce qu’on fait, remarque la prévisionniste. Avec l’expérience et les connaissances, c’est possible de bien analyser la situation pour prendre de bonnes décisions ». Et pour y arriver, il n’y a pas de secrets, il faut suivre des formations et passer beaucoup de temps en montagne.

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