Techniques avancées pour nettoyer la neige instable
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Techniques avancées pour nettoyer la neige instable

Est-il possible de nettoyer une plaque de neige instable avant de s’engager dans un couloir? Peut-on skier sous une corniche? Si oui, quelles sont les meilleures techniques pour y parvenir? Estski a posé la question à Philippe Gauthier et Stéphane Gagnon, deux guides d’expérience, pour en savoir plus sur le sujet.

« C’est une technique très avancée et les conséquences sont très élevées si une erreur est faite », note d’emblée Philippe Gauthier, un guide de montagne de 40 ans qui compte plus de 20 ans d’expérience.

Même son de cloche du côté de Stéphane Gagnon, qui estime qu’une telle opération impose de sérieux risques. « On n’a pas le droit à l’erreur quand on fait ce genre de manœuvre, alors il faut avoir les bonnes formations pour le faire », dit-il.

De telles formations sont parfois offertes dans le cadre du cours avancé d’introduction à la sécurité en avalanche (CSA 2 avancé) pour des groupes spécifiques. Dès l’an prochain, Stéphane Gagnon, propriétaire de Ski Chic-Chocs et lui aussi guide depuis plus de deux décennies, espère aussi à lancer un camp de ski d’alpinisme sur pentes raides (steep skiing), sur quatre jours incluant une expédition sur le terrain avec du camping d’hiver, ou de tels sujets seront abordés.

« C’est très difficile d’être sûr qu’on fait le bon geste quand on veut nettoyer une corniche, note Philippe Gauthier. Le seul moyen de le savoir c’est d’y aller et on n’a pas de rétroaction quand on passe tout près de déclencher une avalanche. Avant de commencer la conversation, il faut savoir que c’est une technique qui peut vous tuer. »

Le message est donc clair, ce ne sont pas des techniques à tester pour le plaisir, car vous pourriez y payer de votre vie. Avec ce message d’avertissement, on peut quand même brosser un portrait des techniques qui peuvent être utilisées.

L’apprentissage du métier de guide implique la maîtrise de cisaillement, ou le ski cutting, en ouverture de pente. « Le but est de tester les points faibles dans le manteau neigeux, en initiant une rupture avant le passage du groupe », explique Philippe Gauthier. Plus on connaît un territoire et plus il est facile de savoir où se trouvent les points de déclenchement fréquents. « Il faut être familier avec le territoire pour bien connaître les risques », ajoute-t-il.

Stéphane Gagnon souligne pour sa part que l’on doit bien identifier le point d’entrée et le point de sortie avant de faire une coupe à ski. « On doit être sûr du lieu d’arrêt pour être capable d’avoir de la vitesse, pour ne pas être pris dans le milieu de la pente à l’arrêt », dit-il.

Photo: Thomas Thiery

Parfois, l’utilisation d’une corde est nécessaire, mais tout dépend du type de terrain, ajoute-t-il. « Il faut toujours faire attention et ne pas sous-estimer les risques que d’autres personnes se trouvent plus bas dans zone d’écoulement et de dépôt. Il y a plus en plus de monde dans les secteurs de ski hors-piste, par exemple dans les couloirs d’Hog’s Back ».

Au travers des formations avancées, il est possible de mieux comprendre la microtopographie du terrain et de dénicher où se trouvent les zones de déclenchement sur une pente, que l’on appelle aussi les zones de tension, remarque Philippe Gauthier. « Il faut avoir un plan avant d’y aller, dit-il. Il faut bien connaître le manteau neigeux, la nivologie, et savoir sur quelle couche je voyage. Ensuite, on doit avoir une idée profondeur du déclenchement. On doit se demander à quel type de neige on a affaire, et si elle a été soufflée par le vent. Quel type d’avalanche pourrait être provoqué. Finalement, on doit avoir plusieurs plans de route à prendre selon le type de terrain ».

En bref, c’est compliqué, et il faut avoir toutes les connaissances en main pour prendre les bonnes décisions, car votre vie en dépend, tout comme celles des personnes qui vous accompagnent. Ne testez pas ces techniques par vous-même et suivez les cours adéquats si vous souhaitez les maîtriser.

Peut-on skier sous une corniche?

« Les secteurs avec une corniche instable sont à éviter, remarque Stéphane Gagnon, à moins que la corniche ne représente pas vraiment un danger ». Mais encore là, il faut bien comprendre les corniches, comment elles se forment et où se trouve le point d’ancrage. Pour déterminer où se trouve le point d’ancrage, Stéphane Gagnon sonde le terrain pour savoir où est la limite de la pente. C’est à cet endroit où la neige s’accumule, et que la corniche se construit. Plus le point d’ancrage est loin et plus la corniche est dangereuse. Idem si la neige est très dense. « Ça devient comme un sérac qui est très imprévisible », note le guide.

Si la neige est fraîche et molle, il peut être possible de s’encorder pour couper la corniche, mais cette technique nécessite des connaissances de pointe.

S’il est impossible de choisir un autre terrain, il faut tenter de minimiser son exposition sous la corniche, car les risques sont très élevés. « Si c’est inévitable, il faut limiter l’exposition en temps et en personnes », conclut Stéphane Gagnon.

Encore une fois, des cours avancés sont nécessaires pour bien juger des dangers.

Cet article a été rendu possible grâce au support du ministère de l'Éducation du Québec et son programme de soutien aux initiatives en promotion de la sécurité 2019-2022

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