Depuis mon premier visionnement du film d'anthologie « Apocalypse Snow », j'ai compris que le monoski était une affaire assez sérieuse dans les années 1980. Pourtant, il semblerait que lorsqu'un snowboardeur a dérobé le secret de la glisse, l'engouement pour le sport a connu un fort déclin.
Dans les dernières anneés, une nouvelle tendance semble s'installer dans l'arrière-pays: le split monoski. Pardon? Entrevue avec Kyle Huston, un monosplitteur de l'Est américain pour tenter de comprendre le phénomène.
Je m’appelle Kyle Huston, j’ai 30 ans, je vis à Intervale au New Hampshire, donc en plein dans les montagnes Blanches. J’exporte des conteneurs maritimes pour gagner ma vie et j’essaie de faire le plus de ski hors-piste possible et de la course sur sentier et du vélo l’été.
Le « split monoski » ou le « monosplit », nous utilisons les deux honnêtement !
J’ai commencé le ski à 10 ans et le monoski il y a 2 ans seulement. J’ai commencé avec un monoski normal pour me familiariser avec le sport. Je ne prends pas souvent le télésiège et j’avais envie de faire plus de monoski, alors j’ai fait la transition vers le monosplit. C’était quelque chose qui me trottait dans la tête depuis un moment et je me disais que je devrais peut-être en acheter un si quelqu’un en fabrique.
Je me souviens qu’il y a une dizaine d’années, quand je me suis remis au ski, j’ai commencé à voir des photos de monoski et à en voir à vendre sur Graiglists. C’était bizarre, mais ça avait l’air tellement cool. J’ai un peu mis l’idée de côté pendant un moment et je n’y ai pas pensé jusqu’à ce que je skie plus récemment. Les couleurs cool des années 80 et à quel point tout a l’air amusant, ces choses me parlent vraiment. J’ai vu les clips de Warren Miller de deux personnes avec la combinaison sur le monoski tandem. J’ai adoré ça !
J’ai réalisé que si j’en avais un, cela m’aiderait à faire davantage de monoski en montant en station et éventuellement me fixer comme objectif de skier quelque chose dans l’alpin des montagnes Blanches.
La culture monoski en elle-même ne se prend pas trop au sérieux et c’est juste différent, c’est ce qui m’a attiré vers elle. Tu reçois beaucoup d’attention, les gens te regardent un peu drôle. Est-ce un snowboard ? Est-ce un splitboard ? Ouais, c’était juste amusant de comprendre ce sport et de skier des zones que je connais bien, mais d’une nouvelle manière.
Je n’ai skié avec aucun monoskieur dans l’Est. Je sais qu’il y a plus d’une culture dans l’Ouest et en Europe. Ils font Monopalooza chaque année, un rassemblement de monoskieurs dans l’Ouest américain, et j’espère pouvoir y aller un jour. Ce que j’aimerais voir, c’est comment le monoski se développe de manière viable pour s’amuser dans l’arrière-pays. C’est vraiment un sport amusant et il n’y a pas moyen de contourner ça !
C’est vraiment assez terrible. C’est très difficile parce que c’est tellement différent que d’avoir deux skis dans les pieds. Il y a seulement une carre utilisable et c’est sur la pente ascendante. Tu te sens un peu contraint dans le ski. Tu dois l’aborder d’une manière différente et c’est un peu ce qui est amusant avec le monoski, le défi de savoir comment skier des trucs que je sais skier, mais d’une manière différente.
Mon ski le plus large est un 106 mm au patin, ce qui est plutôt parfait parce que mon monoski est de 210 mm de large, donc c’est un peu similaire pour une configuration de poudreuse. S’il y a de la poudreuse, c’est certain que j’utiliserai mon monoski si je peux.
J’ai simplement commandé en ligne, c’est assez simple l’expédition internationale ces jours-ci. Mon monoski est fabriqué par Snowgunz à Chamonix, ils fabriquent toutes sortes de modèles. Ils sont l’une des rares compagnies à fabriquer un split monoski en ce moment. Je sais que Faction vient d’en sortir un, que je suis vraiment intéressé de l’essayer. Il y a quelques autres marques aussi, je ne me souviens plus de leurs noms, qui font seulement du sur mesure. Mais Snowgunz semble être le leader dans le domaine à l’heure actuelle.
Le choix est plus limité que pour des skis comme il n’y a pas beaucoup de fabricants. J’avais le choix de quelques longueurs, 172 cm et 178 cm. C’était un choix facile, car 178 cm est ce que je skie de toute façon. Pour ce qui est de la largeur, c’était un choix un peu superficiel, j’avais le choix entre le vert et le gris et j’aimais mieux la couleur verte en 210 mm, ça avait l’air rapide.
J’aurais probablement pu choisir le monoski plus mince à cause des conditions ici. La neige n’est pas vraiment souvent molle et ça me donnera plus de confiance dans les trucs fermes comme on en voit dans l’alpin. C’est certainement plus facile de skier avec un monoski plus mince quand ce n’est pas de la poudreuse.
J’utilise les fixations classiques Dynafit Speed Radical, car c’est ce à quoi je suis habitué. J’ai vu d’autres configurations avec des fixations qui ressemblent à celles des snowblades ou des splitboard à bottes rigides. Pour des raisons de simplicité, j’ai opté pour une fixation de randonnée régulière que je connais bien. Ça semble bien fonctionner pour l’instant, rien qui me préoccupe encore. Je ne skie pas incroyablement fort donc ce n’est pas un problème. Il faut être un peu plus conservateur, sur un split monoski en particulier.
Fondamentalement, je veux skier davantage dans les montagnes Blanches. Mon premier grand objectif était de faire des descentes dans l’alpin. Je l'ai fait dernièrement dans le secteur de Oakes Gulf dans le sud de la chaîne présidentielle car je connais assez bien cette région. L’angle de pente est assez relax, donc j’ai pensé que c’était un bon point de départ. J’aimerais skier Tuckerman Ravine sur le split mono, certainement pas la descente la plus engageante là-haut, mais juste de pouvoir le faire. Bref, simplement repoussez les limites des endroits où on peut faire du monoski dans l’Est. En restant en sécurité, parce que ça peut devenir vraiment effrayant.
C’est définitivement sport niché. C’est une niche dans une niche du ski. De toute évidence, il y a certainement quelques petits défis qui font surface. Par exemple, le matériel qui tient tout ensemble. J’ai eu des pièces qui ont plié et qui sont devenues inutilisables. J’ai dû acheter des pièces de rechange et prévoir d’emporter des pièces de rechange avec moi. J’ai eu des moments où je n’ai pas été en mesure de séparer le split mono après une descente, donc ça écourte la journée un peu. Il y a deux supports qui maintiennent la planche avec un tas de crochets. Celui à l’arrière absorbe toute la force du monoski lors de la descente et il est tellement bloqué dans le monoski qu’il faut utiliser un petit marteau pour le retirer. Donc, chaque fois que je vais dans l’arrière-pays, j’apporte un petit outil multifonction avec un marteau. Juste de petites choses que vous devez comprendre en cours de route, ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. C’est pourquoi j’ai attendu un moment pour l’emmener plus profondément dans l’arrière-pays avec un peu plus de conséquences.
Ça m’a définitivement donné plus de respect pour nos amis splitboardeurs, pas que je n’en avais pas avant, mais, d’un coup, c’est moi qui mets beaucoup de temps à passer en mode ski et vice versa. Respect aux splitboardeurs !
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