Se préparer en cas de sauvetage extrême avec la Sûreté du Québec
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Se préparer en cas de sauvetage extrême avec la Sûreté du Québec

On n’est jamais à l’abri d’un accident, et en milieu isolé, la situation peut rapidement virer au cauchemar. Heureusement, des équipes de sauvetage sont formées pour venir à la rescousse des skieurs, et autres adeptes de plein air, lorsque surviennent des situations d’urgence. Estski a interviewé Karl Sasseville, le sergent responsable de l’équipe de recherche et sauvetage pour la Sûreté du Québec (SQ) pour savoir comment on peut optimiser le sauvetage d’un ami en détresse.

Quand on parle de sauvetage d’urgence en milieu isolé, les règles de base prennent rapidement le dessus sur la conversation. Il faut toujours signaler son itinéraire à un ange gardien, une personne de confiance qui pourra lancer l’alerte et déclencher une opération de sauvetage si on ne revient pas à l’heure souhaitée, note le Sgt. Karl Sasseville, dont le sobriquet est K2. L’homme est à la tête de l’équipe de recherche et sauvetage de la Sûreté du Québec, qui compte sept membres.

« À la base, les accidents surviennent quand on ne va pas très loin, qu’on tient certaines choses pour acquises, et qu’on est plus négligent, dit-il. On oublie alors des petites choses et on peut se mettre à risque. » Par exemple, plusieurs personnes, dont des skieurs, négligent parfois de laisser leur itinéraire à un ange gardien avant de partir en milieu isolé. Une telle négligence peut faire la différence entre la vie et la mort, car le froid est le danger le plus important en hiver.

Karl Sasseville Crédit: Sûreté du Québec

Bien sûr, les moyens de communication peuvent pallier aux anges gardiens (même s’il ne faut jamais les négliger). D’emblée, il faut s’assurer de savoir si le signal cellulaire est accessible où l’on va skier. Les balises de détresse, comme celles commercialisées par SPOT ou InReach sont aussi fort utiles en situation d’urgence, mais encore faut-il être en mesure de savoir comment les utiliser adéquatement. « Plusieurs personnes reçoivent des balises de détresse en cadeau et ils l’ouvrent juste avant l’expédition, remarque le sauveteur. C’est un outil que l’on doit bien maîtriser, parce que la vie de quelqu’un peut être en jeu quand vient le temps de l’utiliser ». Certaines balises permettent notamment d’envoyer et de recevoir des messages textes, ce qui permet une meilleure communication. Le téléphone satellite est un outil de choix pour organiser des secours d’urgence, mais les coûts d’utilisation sont beaucoup plus élevés.

Peu importe la durée et l’envergure de la sortie, une bonne préparation peut faire la différence, estime le Sgt. Karl Sasseville. « Il faut préparer chaque sortie comme si on allait passer une nuit en forêt », dit-il, en soulignant que les sauvetages d’urgence se font souvent en soirée ou la nuit. Ainsi, il faut traîner du matériel pour se garder au chaud et un briquet pour allumer un feu. Le feu permettra non seulement de se garder au chaud, mais il sert aussi de balise visuelle pour faciliter la recherche en pleine nuit. « On peut voir un feu à plus de 10 kilomètres du haut des airs à l’aide des lunettes de vision de nuit (LVN) et ça nous permet d’intervenir plus rapidement », note le chef K2.

Cette escouade, basée à l’aéroport de Saint-Hubert, est spécialisée dans les secours héliportés partout dans la province. Elle intervient lorsqu’une urgence de recherche et sauvetage est déclenchée lorsqu’une personne est perdue en forêt ou lors d’un accident grave. « Notre équipe de sept sauveteurs a des formations en escalade de roche et de glace, en eau vive, en avalanche, en premiers soins, en trauma et en espaces clos », note le chef de l’équipe de recherche et sauvetage. De plus, nos membres s’entraînent avec nos partenaires, dont l’équipe de secours des Forces armées canadiennes (FAC).

C’est le Centre de vigie et coordination opérationnelle (CVCO) de la SQ qui déclenche de telles alertes pour un sauvetage héliporté. S’il y a plusieurs sauvetages à faire au même moment, la SQ demande parfois de l’aide aux Forces armées canadiennes pour venir les assister.

Selon les besoins, des équipes terrestres sont aussi déployées sur le terrain lorsque les territoires sont accessibles par la route, par véhicule tout terrain, par motoneige ou par bateau. Les conditions météorologiques peuvent aussi influencer le mode de transport choisi pour les secours, car les forts vents peuvent clouer les hélicoptères au sol, remarque le Sgt. Karl Sasseville. « On est formé pour utiliser tous ces modes de transports et on possède même des skis hors-piste pour se rendre jusqu’aux victimes », dit-il, en ajoutant qu’il connaît bien le monde du ski hors-piste, ainsi que la communauté Estski. Des maîtres-chiens peuvent aussi être utilisés pour retrouver des personnes perdues en forêt.

Si les données GPS ne sont pas disponibles lors du déclenchement de l’alerte, les comparses de la personne blessée devront clairement identifier un point de rencontre avec l’équipe de secours pour accélérer les secours.

Lorsque la victime ne peut pas être déplacée, car il existe un risque d’aggraver la blessure, il faut préparer un campement temporaire pour garder la victime au chaud. Si un sauvetage héliporté est de mise, il faudra trouver une zone de 100 pieds par 100 pieds  (30 mètres par 30 mètres) où l’hélicoptère pourra atterrir. Si l’hélico ne peut se poser, le sauvetage avec l’aide d’un treuil peut être envisagé.

Crédit: Sûreté du Québec

Des policiers sont formés dans toutes les régions du Québec pour réaliser des recherches et des sauvetages en forêt, remarque le Sgt. Karl Sasseville. Plus spécifiquement, en Gaspésie, des membres du poste de la Haute-Gaspésie de la SQ reçoivent aussi une formation sur les interventions en avalanche. « Chaque année, une équipe de policiers de Sainte-Anne-des-Monts est formée pour être capable de répondre plus rapidement en situation d’avalanche en attendant les secours spécialisés », précise l’homme qui agit en tant que formateur. Plusieurs simulations sont faites chaque année sur le terrain pour faire des mises à niveau et s’assurer que tout le personnel est prêt à faire de tels sauvetages.

Avec l’essor des sports de plein air pendant la pandémie, les secours d’urgence ont  augmenté, alors que l’équipe de recherche et sauvetage a reçu 225 appels d’urgence l’an dernier, comparativement à environ 175 l’année précédente. En 2012, 75 interventions avaient été effectuées par les spécialistes. L’équipe est donc vouée à grandir au cours des prochaines années pour assurer la sécurité de la population.

En 2021, près de 150 policiers ont postulé pour joindre l’équipe de recherche et de sauvetage, suite au processus de sélection seulement quelques policiers ont été retenus sur la liste d’attente, après un processus de sélection rigoureux, qui a duré plus de trois mois. « Il faut vraiment avoir une passion pour faire ce travail-là, note le Sgt. Karl Sasseville, en ajoutant qu’il faut être prêt à partir en tout moment pour faire des sauvetages difficiles. Tu as toujours l’impression que tu vas chercher un ami. La plus belle paye c’est le sourire des gens que l’on rapporte aux êtres chers. Et on recherche les meilleures personnes pour nous aider à faire les sauvetages. »

Voici un aide-mémoire afin de bien préparer ses excursions : https://www.sq.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/2016/11/orientez-votre-excursion.pdf
Pour en savoir plus sur l’équipe sauvetage (K2), regardez la série Sauvetage ultime sur Tou.tv : https://ici.tou.tv/sauvetage-ultime

Cet article a été rendu possible grâce au support du ministère de l'Éducation du Québec et son programme de soutien aux initiatives en promotion de la sécurité 2019-2022

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