Forêt ouverte : Un outil cartographique pour trouver de nouvelles lignes à skier

À la recherche de nouvelles lignes à skier? Tanné de te retrouver dans la forêt dense lors de l’exploration de nouveaux terrains de jeu? L’outil de cartographie Forêt ouverte pourrait devenir l’outil de prédilection pour maximiser la qualité de tes descentes.

« Forêt ouverte révolutionne l’accès à l’arrière-pays au même titre que l’accès aux images satellites », lance d’emblée Alexandre Byette explorateur, guide certifié ACMG et AGPTA. L’homme, qui est aussi professeur de plein air au Cégep de la Gaspésie et des Îles, enseigne aussi à ses étudiants comment l’utiliser pour planifier des expéditions. « On vient juste de l’utiliser pour planifier notre expédition dans le parc de la Gaspésie au début du mois d’avril », dit-il.

Mais qu’est-ce que Forêt ouverte en fait? Forêt ouverte, c’est une carte interactive, développée par le ministère de la Forêt, de la Faune et de Parcs, et disponible gratuitement. C’est un outil facile d’utilisation qui permet de consulter les données écoforestières de la province récoltées avec la technologie LiDAR, avec une foule de détails, comme les pentes, la hauteur des arbres, la composition des forêts, par exemple.

C’est en 2019, peu après le lancement de l’outil, qu’Alexandre Byette a découvert Forêt Ouverte. « Au départ, il y avait juste quelques fonctionnalités qu’il fallait croiser avec d’autres outils, notamment des cartes topographiques, mais ça ajoutait des données vraiment pertinentes, note-t-il. Aujourd’hui, ces données sont toutefois intégrées au sein d’un seul et même outil. »

Si Google Earth est déjà d’une grande aide pour planifier une sortie ou encore une expédition, Forêt ouverte est un outil encore plus puissant, estime le professeur, car il permet d’avoir accès à une foule de détails sur le territoire.

Par où commencer?

En accédant pour la première fois au site de Forêt ouverte, on vous proposera un tutoriel pour vous aider à vous y retrouver grâce à un vidéo de quatre minutes. Écoutez cette vidéo pour savoir comment utiliser la carte interactive et pour retrouver plus rapidement les informations que vous cherchez. Avec l’onglet « Aide », vous avez aussi accès à d’autres tutoriels pour améliorer vos connaissances et aptitudes. Il existe aussi un guide d’utilisation de la carte interactive Forêt ouverte.

Bien qu’il existe une foule de données selon les utilisations du territoire, Alexandre Byette utilise seulement 5 ou 6 fonctions les plus intéressantes. « C’est un outil forestier, mais qui a un grand intérêt pour plusieurs utilisateurs de la forêt… dont les skieurs. »

Pour commencer, il faut cliquer sur l’onglet « Cartes prédéfinies », puis sur l’onglet « Forestière ». Cet onglet permettra d’accéder à un groupe de couches d’information prédéfinies qui nous intéresse dans « Ma carte ».

Il faut ensuite accéder à l’onglet « Ma carte » pour choisir la liste de couches d’informations géographiques que l’on veut voir sur la carte. Il est possible d’afficher ou masquer une couche en cliquant sur l’œil à la droite du nom de la couche. Il est aussi possible de varier l’opacité de chaque couche pour mieux visualiser les différents paramètres en même temps. Votre carte est donc personnalisable en ajoutant des couches dans la liste ou en ajourant d’autres couches d’information avec l’outil de recherche. Pour afficher les détails de certaines couches, il faut parfois zoomer pour voir les détails.

En premier lieu, Alexandre Byette recommande d’activer les « Courbes de niveau », pour voir le dénivelé sur le territoire, une information essentielle pour les skieurs. Puis, il suggère d’activer ensuite la couche de « Peuplements écoforestiers », pour voir quel type d’arbre se retrouve sur le territoire. Des zones de couleur s’afficheront alors à l’écran pour indiquer quels arbres dominent un secteur. En cliquant sur la zone, on pourra voir quel est le pourcentage de chaque essence d’arbre présent, ainsi que la densité. « Pour trouver les plus belles lignes de ski, recherchez les forêts feuillues », lance l’explorateur. En couvrant la canopée avec leurs feuilles, les arbres feuillus bloquent la lumière et empêchent les arbustes de pousser en sous-étage. Les forêts à forte présence d’érable et de bouleau jaune font généralement de beaux territoires à skier.

Une autre information pertinente à ajouter sur la carte est la « Hauteur de la canopée LiDAR », car plus les arbres sont hauts et matures (plus de 15 mètres), plus il sera facile d’y skier. En zoomant encore davantage, il sera possible de voir chaque pixel, qui représente en fait chaque arbre et de connaître sa hauteur. « En se déplaçant sur le terrain, certains grands arbres permettent de savoir exactement où tu es », note Alexandre Byette. On voit aussi clairement ou les arbres sont absents ou épars.

Avec toutes ces informations, il est possible de choisir le meilleur tracé d’ascension et de trouver le meilleur endroit pour descendre. « C’est possible d’exporter le tracé en format .gpx pour l’imprimer sur papier ou pour l’intégrer à un autre outil comme Gaïa Maps ou Google Earth ».

« Concrètement, ça permet de trouver de nouvelles lignes à skier et d’explorer un secteur que tu ne connais pas », ajoute le professeur enthousiaste.

Une foule d’autres détails sont accessibles dans l’outil, notamment pour savoir si le terrain est public ou privé, s’il y a eu de la récolte forestière, ou encore si un feu a ravagé le secteur.

Skieurs, à vos cartes pour découvrir le territoire !

Cet article a été rendu possible grâce au support du ministère de l'Éducation du Québec et son programme de soutien aux initiatives en promotion de la sécurité 2019-2022.