Originaire de Charlevoix, Yves Bergeron est un passionné de ski hors-piste. Inspiré par des amis skieurs de partout au Québec, Yves (mieux connu sous le surnom Paddy) a décidé de s’impliquer dans sa région pour aider à développer le sport dans ce beau coin de pays, en collaboration avec d’autres acteurs du milieu.
Peux-tu nous décrire tes débuts en ski alpin ?
J’ai commencé le ski vers l’âge de 14-15 ans au Mont Grands-Fonds à La Malbaie dans Charlevoix. C’est mon ami Régis Maltais qui m’a initié. On skiait avec des skis de 2.05-2.10 m avec environ 65 cm au patin. On se promenait dans les centres de ski des alentours comme le Mont-Sainte-Anne, le Massif du Sud et le Massif de Petite-Rivière-Saint-François.
Qu’est-ce qui t’as amené vers le ski hors-piste ?
Il y a environ 15 ans de cela, on était tanné de skier sur du damé. On commençait à manquer de défis : c’était soit on se met au télémark, soit on repousse nos limites en hors-piste. Avec mes amis, on s’est mis à chercher la poudreuse. On allait faire du catski au Mont York à Murdochville dans les débuts du Chic-Chac, puis des voyages de ski dans l’Ouest, etc. Je me suis mis à rencontrer des nouveaux amis skieurs de la Gaspésie comme JF Lemieux, Yannick Néron, Vincent Landry et Paul de Matane avec qui on a fait des expéditions dans le parc de la Gaspésie, puis plus tard dans la Baie des Chaleurs. Quand on revenait dans les montagnes de ski de notre coin, on faisait les chevreuils : on skiait dans le bois entre les pistes, disons que ça ne faisait pas toujours l’affaire des patrouilleurs !
Quel type d’équipement utilisiez-vous pour le hors-piste au début ?
Dans les débuts, on était vu comme des extra-terrestres quand on voulait acheter des skis de 90 cm au patin, donc on achetait des démos et on modifiait des kits. Il faut dire que c’était après le virage au ski parabolique avec des skis plus courts. Nous, on voulait avoir des skis un peu plus longs et plus larges pour mieux flotter sur la poudreuse. Les boutiques d’équipement du coin n’étaient pas habituées à nos demandes. J’ai été chanceux de rencontrer mon ami le vrai Ski Michel en voyage et d’avoir accès à de l’équipement de qualité pratiquement dès mes débuts
en ski hors-piste. Il faut dire qu’à cette époque c’était nouveau les compagnies qui se lançaient là-dedans. J’ai déjà eu des bottes hybrides assez rigides qui m’ont causées des engelures. Aujourd’hui, les technologies se sont vraiment améliorées.
Aviez-vous des formations ou des notions concernant les risques d’avalanche ?
Oui, on a fait nos cours d’avalanche et de sauvetage en région éloignée. C’est important d’avoir des connaissances quand on se lance dans l’arrière-pays.
Qu’est-ce qui t’as motivé à t’impliquer dans le monde du ski hors-piste?
J’ai été inspiré par les autres skieurs que je rencontrais et avec qui on faisait des expéditions. Je voulais aussi donner le goût aux autres skieurs de mon coin d’essayer ça. Il faut dire que c’était agréable pour moi d’avoir des beaux secteurs à côté de la maison ! Je pense que le ski reste le plus beau sport familial, donc je trouvais intéressant d’avoir un secteur hors-piste annexé à une montagne familiale comme Grands-Fonds, ça permet à toute la famille d’avoir du fun selon les âges et les niveaux. Avec mon ami Yannick Néron, on aimait aussi l’idée de garder le monde dans la place et de pouvoir démocratiser le sport parce que ce n’est pas nécessairement accessible à tout le monde de partir en voyage de ski dans l’ouest.
Quelle a été ton implication pour développer le ski hors-piste dans Charlevoix et ailleurs ?
Pour le projet du secteur hors-piste Le Lynx au Mont Grands-Fonds, j’ai mis en contact mon ami Bruno Belliveau, qui est un pro pour aménager des pistes considérant ses notions d’ingénieur forestier, et le DG de la station à l’époque, Alain Goulet. J’ai participé au bûchage des pistes. Le Mont Grands-Fonds était précurseur dans le temps, c’était une des premières stations de ski au
Québec à avoir un secteur hors-piste aménagé avec une piste d’ascension. J’ai aussi participé au travail dans les pistes des Palissades et maintenant aux développements au Bas-Saguenay.
Quel a été ton projet coup de cœur et pourquoi ?
Je travaille actuellement sur un projet à Petit-Saguenay qui est vraiment intéressant. L’attrait du village c’est que ce sera seulement du hors-piste avec beaucoup de terrain intermédiaire-avancé. Petit-Saguenay pourrait devenir un beau village de ski bums. Le travail qu’on fait là-bas, c’est en équipe avec une belle gang, notamment Marc-André Houde et la FQME. Je ne veux pas prendre le crédit de tout ça.
Comment entrevois-tu l’avenir du ski hors-piste dans Charlevoix et les alentours?
Je crois qu’il y a beaucoup de potentiel de développement. On est chanceux d’avoir un beau corridor de neige de Sainte-Anne de Beaupré jusqu’à l’Anse-Saint-Jean.
As-tu des recommandations pour les gens qui commencent dans le sport ?
Prudence ! Des avalanches, il n’y en a pas seulement dans l’Ouest et en Gaspésie ! Le danger peut être partout, même dans des endroits près de chez nous. Les cours d’eau aussi peuvent représenter un danger considérable : j’ai déjà eu des problèmes avec une chute en Gaspésie qui s'est effondrée suite à notre passage.
Finalement, la question qui tue ! Le surnom Paddy ça vient d’où ?
Pour faire une histoire courte, quand j’étais ado j’avais de longs cheveux noirs et mes amis ont trouvé que je ressemblais à mon chien de l’époque qui s’appelait Paddy, c’est resté ! Je pense qu’il y a plus de monde qui savent mon surnom que mon vrai nom !
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