La journée de ski parfaite : réflexions
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La journée de ski parfaite : réflexions

Admettons-le, pratiquer le ski hors-piste au Québec n’est pas chose facile. Beaucoup de facteurs peuvent faire d’une journée un succès ou un désastre. Voici une réflexion personnelle qui pourrait vous aider à définir vos attentes ainsi qu’à choisir la bonne journée pour skier le bon endroit.

D’abord, entendons-nous sur une chose, chacun a sa propre définition d’une journée parfaite, d’une journée juste correcte et bien d’un « epic fail ». Commencez par définir le genre de journée que vous souhaitez avoir avec votre groupe. Est-ce de skier de la poudreuse sans fond ? Est-ce de faire une nouvelle ligne ? Est-ce de battre votre record de dénivelé en mode Kilian Jornet ?

Une fois l’objectif en tête, il faut considérer nos options et les variables avec lesquelles on doit composer. Voici une liste non exhaustive des facteurs qui peuvent jouer sur la réussite de votre journée. Certains d’entre eux étant reliés, il est à votre avantage de bien les comprendre. Les facteurs humains ont été exclus de cet article pour tenir compte seulement de ceux qui ne sont pas sous notre contrôle.

Crédit photo: Pierre-Olivier Bédard

Conditions de neige

La première chose à se demander est : quel type de neige allez-vous skier ? Si vous ne savez pas répondre à cette question avant de partir, il serait judicieux de tenter d’obtenir le plus d’information possible pour se faire une idée, quitte à l’ajuster sur le terrain. Sinon, vous ne serez pas en mesure d’en tenir compte dans votre prise de décision et d’ajuster votre plan de sortie en conséquence. Par exemple, si vous planifiez skier de la poudreuse sous un soleil radieux par -5 C en mars, oublier les faces orientées vers l’ouest. Si vous planifiez skier de la glace sur une pente de 40 degrés, oublier les skis de 115 mm au patin.

Météo

La neige, le vent, le soleil et la température pourraient avoir des effets sur la stabilité, la visibilité et plein d’autres facteurs tels que votre humeur… définitivement à considérer pour planifier votre journée parfaite. Idéalement, la météo est favorable à l’atteinte de l’objectif de votre journée, et non le contraire.

Crédit Photo: Pierre-Olivier Bédard - Skieur: Jerry Sendeur d'Amérique

Achalandage

Croyez-vous choisir un endroit qui correspond au niveau de quiétude désirée ? Certains secteurs, bien que très achalandés, ont une très grande capacité ; vous serez en file indienne dans le sentier d’ascension, mais vous aurez amplement de premières traces. Certains secteurs, au contraire, n’offriront que des bonnes lignes aux lève-tôt.

Choix des lignes

Avez-vous le choix d’une ligne plaisante, qui satisfait vos exigences ? Est-ce qu’il y a assez de lignes pour la taille de votre groupe ? Être cinquième dans Left Gully au Mont Washington pour skier du corn peut être très plaisant. Il en est autrement lorsqu’on parle d’être cinquième dans un couloir comme Super Freak en Gaspésie pour skier de la neige légère sur un fond durci.

Photo Thomas Thiery - Skieur Yan Kaczynski

Stabilité

La question est simple, la réponse est complexe : est-ce que le secteur que vous visez contient du terrain conséquent avec la stabilité du manteau neigeux par rapport à la tolérance au risque et l’expérience de votre groupe ? Il existe déjà une multitude de sources d’informations disponibles concernant les risques d’avalanche, nous n’en ferons pas une énumération ici. L’important est d’apprendre continuellement et de s’améliorer.

Orientation

Selon le type de neige que vous voulez skier, il pourrait être préférable de choisir un versant plutôt qu’un autre. Assurez-vous d’être au fait des vents dominants depuis la dernière neige. Lorsqu’on arrive au mois de mars, le soleil transforme la neige plus rapidement, souvent en l’espace de quelques heures. Si vous voulez skier du corn, il peut être préférable de choisir un versant sud ou ouest, alors que vous privilégieriez l’inverse pour de la neige sèche, le tout en vous assurant que la température et l’heure de la journée s’accordent aussi avec vos décisions.  

Crédit photo: Philippe Bouchard - Skieur: Pierre-Olivier Bédard

Approche

Combien de temps mettrez-vous avant de commencer l’ascension du dénivelé skiable et pour revenir au stationnement ? Est-ce aligné avec le temps total que vous avez aujourd’hui ainsi que le niveau d’énergie qu’il vous restera pour skier ? Est-ce que vous serez réalistement capable d’évacuer une personne s’étant blessée ? À l’inverse, choisir un secteur difficile d’approche peut vous apporter d’autres avantages comme la tranquillité et les premières traces ! Par contre, à 20 km dans le fond du bois, il est avisé de skier plus prudemment que dans une station avec une équipe de patrouilleurs pouvant arriver rapidement.

Dénivelé

Quel est le dénivelé des lignes que vous voulez skier ? Est-il conséquent avec vos objectifs pour la journée et d’autres critères tels que le type de neige, la température ou bien le classique bushwack ? Des méthodes de calcul existent pour estimer le temps d’une sortie. Grosso modo, il faut ajouter un (1) point pour chaque kilomètre linéaire parcouru et un (1) autre pour chaque 100 mètres de dénivelé positif. Par la suite, cette somme est divisée par un facteur qui dépend du monde de déplacement. Par exemple, un 5 ou un 6 à la montée ou 2 en bushwack... Finalement, il suffit de multiplier par 60 pour obtenir le résultat en minutes.

Pour des sorties plus longues, les étapes peuvent être calculées séparément et inclurent les descentes en ski avec un facteur de 10 ou 12. Cette méthode est inspirée de la méthode Munder.

Crédit photo: Pierre-Olivier Bédard

Équipement

Quelles palettes allez-vous sortir aujourd’hui ? Certains facteurs énumérés ci-dessus pourraient grandement influencer votre choix (l’approche, le type de neige, le choix des lignes, etc.). Piolets, crampons, harnais, couteaux à skis ? Assurez-vous d’en parler à vos partenaires avant de partir, car si une seule personne n’a pas un équipement spécifique, les autres membres du groupe le traîneront pour rien. C’est aussi une bonne pratique au niveau des équipements de premiers soins, alors qu’on peut se diviser le matériel entre membres du groupe pour éviter les doublons.

Légalité

À quel point êtes-vous certain qu’il est légal de skier le secteur visé ? Êtes-vous prêt à subir les conséquences si les choses tournent mal ? Est-ce que le stress additionnel en vaut la chandelle ? Si questionné est-ce que tout le monde connaît la bonne chose à dire ?

Crédit photo: Anonyme

Une fois tous ses facteurs pris en considérations, on s’entend sur un plan… tel endroit, probablement tel versant, possibilité de telles lignes, etc. Rendu sur place, on exécute et révise le plan en réévaluant les facteurs qui peuvent avoir changé afin de peaufiner le plan en accord avec les variables qui sont hors de notre contrôle. C’est à ce moment qu’entrent en jeux les facteurs humains, qui seront publiés prochainement sur le blogue.

Nous avons tous déjà pensé avoir une journée parfaite en regardant un relevé de neige indiquant 50 cm, pour se rendre compte que le vent a tout balayé, qu’il y avait dix fois trop de monde et que le choix des lignes ne tenait pas compte des conditions de neige ? Bref, avoir une journée parfaite, c’est juste du gros bon sens… mais il faut y penser !

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