Depuis peu, la Forêt Montmorency offre la possibilité de pratiquer le ski hors-piste. Parmi les initiateurs du projet, on retrouve Hugues Sansregret, le directeur des opérations de cet espace à vocation pédagogique. L’équipe EstSki est allé à sa rencontre, afin de connaître les motivations et les projets futurs de la Forêt.
Photo : Julie Moffet
Quelle a été la genèse du projet de ski hors-piste ?
À la base, nous souhaitions emmener les skieurs vivre une expérience dans un boisé fraîchement aménagé, afin qu’ils aient une voûte forestière au-dessus d’eux. Ensuite, nous nous sommes dit que nous pouvions aussi les emmener dans les coupes à blanc. Ces dernières restent praticables jusqu’à ce que la régénération ne permette plus de skier le terrain. Pendant ce temps, nous comptons réaliser de nouvelles coupes sur un autre versant ou une autre montagne. Ce qui fait qu’à tous les cinq ans, les skieurs ne skieront jamais la même montagne et ne verront jamais le même paysage. C’est la mouvance de la foresterie qui nous permet cette variété.
Associez-vous systématiquement l’aménagement forestier au développement de vos activités récréotouristiques ?
La philosophie de développement a toujours été la même ici. Elle consiste à montrer aux visiteurs que sans foresterie, sans intervention sylvicole, il ne peut y avoir de récréation en forêt au Québec. Car pour tracer un chemin, il est nécessaire de couper des arbres, et sans ce chemin, le territoire demeurerait inaccessible. Ensuite, pour répondre à notre vocation de tourisme scientifique et d’enseignement, les visiteurs doivent également repartir avec un savoir.
Photo : Julie Moffet
Quelles ont été les démarches qui ont mené à l’ouverture du secteur hors-piste ?
Il existe deux produits de ski hors-piste à la Forêt Montmorency : le ski-raquette et le ski de haute route, télémark ou splitboard.
Étant donné qu’il n’y a pas de centre de ski-raquette au Québec, il a fallu réfléchir à la manière de baliser tout cela avec des pictogrammes, et aux principes régissant l’ouverture des pistes. Pour cela, nous avons décidé de mettre en place des règles à neige. Nous laissons ensuite le choix aux gens d’évaluer si oui ou non, ils peuvent sortir des sentiers aménagés. D’autre part, pour pouvoir skier plus tôt en saison, nous avons aménagé des pistes que nous avons égalisées avec une pelle mécanique. Cela ressemble un peu à une piste de ski alpin. Au fur et à mesure que la saison avance, les visiteurs sont autorisés à skier le reste du terrain selon leur jugement.
Pour ce qui est du centre de ski hors-piste, l’aménagement a été plus facile. Nous avons réalisé des coupes à blancs sur de bons dénivelés, prévu des affiches pour ne pas que les gens se perdent et installé une halte chauffée au pied de la pente principale. Un système de navette a également été mis en place pour emmener les skieurs jusqu’au secteur hors-piste.
D’un point de vue sécurité, la patrouille canadienne est déjà présente à la Forêt Montmorency pour le ski de fond. Il a tout de même fallu adapter le dispositif, équiper la patrouille et réfléchir à des plans d’urgence pour le ski hors-piste.
Photo : Thomas Thiery
Qu’apporte l’offre de ski hors-piste à la Forêt Montmorency par rapport à celle déjà présente dans la région ?
Je vais faire un parallèle. L’été, nous proposons la pêche en rivière, plus précisément de la pêche à la petite truite. Un jour, j’ai vu des gars moucher avec des méchantes grosses cannes à saumon. Je me suis demandé ce qu’ils faisaient. En fait, ils testaient leur matériel. L’idée du ski hors-piste à la Forêt Montmorency est née sur ce même principe. Admettons que tu partes pour les Monts Groulx, tu peux venir tester ton matériel ici. Nous n’irons pas vendre que nous sommes les Chic-Chocs, loin de là. Mais si tu as une petite vite à faire près de Québec, nous sommes là, pour initier, pour éduquer. Nous disposons de belles pentes, de beaux produits, avec un service de navette disponible directement à partir du campus de l’Université Laval.
Pensez-vous déjà à d’autres projets en lien avec le ski hors-piste ?
Annuellement, nous coupons en moyenne 40 hectares de forêt, qui pourraient être aménagés sous la forme de nouveaux secteurs skiables. Entendons-nous, nous ne serons pas capables de monter au-delà de 42% (23°) avec la machine à porter, donc le problème serait mécanique si nous voulions avoir des pentes plus prononcées. Mais nous pourrions développer plus de territoire si la demande suit.
Pour plus d'informations, le site officiel de la forêt Montmorency
Propos recueillis par Olivier Dion
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