L'équipe EstSki est allée à la rencontre de Félix Savard-Côté, un Gaspésien d'adoption, toujours enthousiaste et motivé par une nouvelle sortie backountry. Cet amoureux de la montagne et de l'hiver évoque avec nous ses débuts en ski, les terrains qu'il affectionne et ses objectifs futurs.
Photo : Félix Savard-Côté
Est-ce que cela fait longtemps que tu skies ?
En décembre 2011, je suis allé avec un ami dans les Chic-Chocs pour monter le Mont Lyall et y faire du camping. Nous n'avions pas de raquettes, ni de skis. Juste des bottes de randonnée et des guêtres. Durant la montée, nous avions croisé quelques skieurs. Ils descendaient et grimpaient la montagne deux fois quand nous n'avions pas encore fini la première ascension.
Le lendemain, en couchant à l'auberge du Sea Shack à Sainte-Anne-des-Monts, nous avons rencontré un gars qui faisait un cours d’avalanche. Ses skis et tout son matériel étaient dans la chambre et ses peaux séchaient. C'est là qu'il nous a expliqué qu'il était possible de gravir les montagnes avec des peaux sous les skis et des fixations débrayables. Je me suis un peu informé et me suis trouvé un deal ski et peaux pour 350$. Puis j’ai acheté une paire de bottes, des Scarpa neuves. Un an plus tard, je skiais au Mont Vallières-de-Saint-Réal, directement en hors-piste.
Photo : Jessica Laroche Pichette
Tu n’es donc pas passé par la case station de ski ?
Non, la première fois que j’ai clippé mes bottes dans mes skis, à part pour les ajuster, c’était la journée à Vallières-de-Saint-Réal en décembre 2012. J’avais déjà fait du ski de fond une dizaine de fois avant, mais c’est tout. Par la suite, j'ai dû skier 8 fois en station. Mais je n’aime pas cela attendre dans un chairlift ou un T-bar et monter assis. Je préfère prendre 3 heures à pied que de faire l’ascension en 5 minutes.
Peux-tu nous expliquer comment tu as fait pour apprendre directement le ski par le hors-piste ?
Au début, j’y allais avec des skieurs hors-piste qui connaissaient les montagnes et le terrain. J’écoutais leurs conseils. Je regardais également des films de ski sans arrêt, quasiment 20 heures par jour ! [Rires] J’en regardais beaucoup. Je voulais savoir comment on plaçait les jambes, et tout simplement comment descendre une montagne. Par la suite, je suis allé par moi-même dans des endroits que je connaissais déjà, avec un faible risque d’avalanche.
Quels sont tes types de neige favoris ?
À l'hiver 2014, je me disais encore que je n’étais pas un chasseur de poudreuse. Si c’était croûté, glacé, cela ne me dérangeait pas forcément. Ce que je voulais, c’était apprendre à skier dans toutes les conditions et évoluer le plus vite possible. Mais la poudreuse reste le plus confortable à skier. Tu peux aller vite dans les grands champs de neige en poudreuse et dans la forêt. J'aime aussi la neige au printemps. C’est un moment de la saison où tu peux aller chercher plus facilement du terrain complexe. C’est aussi plus facile de connaître d'avance les conditions, en fonction des aléas météo.
Photo : Vincent Morin
Es-tu formé au risque d’avalanche ?
J‘ai suivi mon CSA1 avec Ski Chics-Chocs en décembre 2013. Puis j’ai passé mon niveau 1 professionnel avec Avalanche Québec en février 2014, avant d'enchaîner avec un 40h de secourisme avancé en régions isolées avec Ski Chic-Chocs en décembre 2014.
Est-ce un objectif de vivre professionnellement en tant que guide en ski ?
Oui, puis non. C’est sûr que cela ne fait pas longtemps que je skie. Il faut que je pratique le plus possible à l’année pour prendre de l’expérience. Car dans le monde des guides de montagne, cela prend de l’expérience et des formations. Ce que je souhaite continuer à faire. J’ai déjà eu l’opportunité de guider avec Ski Chic-Chocs. C’est l'fun car j’ai pu acquérir un peu d’expérience de guide dans du terrain alpin en Gaspésie. Pour le moment, je vais essayer de guider le plus possible, skier tout le territoire de la Gaspésie et en faire la promotion. J'aimerais aussi pouvoir skier partout sur la planète, avec comme objectif futur de skier dans l'Himalaya.
Y a-t-il des endroits que tu apprécies particulièrement ?
Le Mont Vallières-de-Saint-Réal, en Gaspésie. Elles sont difficiles d’approche, soufflées, et tu montes toujours en étant assez exposé. Mais quand tu sais où aller, tu peux avoir de très belles journées de ski. Je me suis aussi fait avoir une couple de fois et cela m’a fait perdre des journées de ski ! J'apprécie également le Mur des Patrouilleurs au Mont Albert. C’est un must, surtout au printemps. En plein hiver, par contre, il est souvent soufflé, avec des corniches et des plaques à vent dans du terrain complexe.
Photo : Félix Savard-Côté
Pour finir, pourrais-tu nous raconter une grosse galère
?
La pire, c’est que je casse quasiment en même temps mes skis, ma fixation de 20 ans, mes peaux et mes bottes. Mes gants étaient aussi inutilisables. Puis en Gaspésie, à part en commandant sur Internet, c’est assez dur de trouver du matériel. Un ami m’a donné une paire de gants. J’ai reçu un kit pour réparer mes bottes. Mes nouveaux skis sont arrivés avec de nouvelles fixations. Cela est allé bien mieux après. La situation a duré à peu près 3 semaines. Durant cette période, c’est sûr que je ne m’engageais pas dans des gros couloirs !
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