Les journées raccourcissent, les matins sont frais et tranquillement certains arbres commencent à arborer leurs couleurs d’automne. Il n’y a pas de doutes. L’hiver approche. Pour la grande majorité, le début de la prochaine saison de glisse est maintenant plus près que la fin en catimini de la saison dernière. Après une saison qui en aura laissé plusieurs sur leur faim, on a tous hâte de savoir ce que la saison prochaine nous réservera côté météo et avec raison. Malgré qu’il est toujours impossible d’avancer une prévision précise actuellement, on a décidé de vous faire un aperçu de la situation telle elle se présente en ce moment.
Comme on le dit chaque saison, ce qui se passe dans le Pacifique a souvent une incidence sur notre climat ici au Québec. En hiver, de nombreuses dépressions nous proviennent de reste de tempêtes ayant touché la côte Ouest du continent. Si l’on a un certain corridor de tempête plus actif qu’un autre dans le Pacifique, cela peut avoir un effet assez direct sur le type de précipitations que l’on recevra sur nos régions. Comme certains le savent probablement déjà, la National Ocean and Atmospheric Administration (NOAA) américaine surveille le possible retour de La Nina pour la saison prochaine. Lors de leur dernière mise à jour, les chances ont été chiffrées à 60 % pour l’automne et 50 % pour l’hiver. L’annonce semble avoir créé beaucoup de « hype » au cours des derniers jours, mais la réalité c’est qu’il reste encore beaucoup d’incertitudes face à ce qu’il se produira. Personne ne sait encore quel secteur de la région ENSO se refroidira le plus pour l’instant ni dans quelle mesure précisément. En effet, dépendamment de la latitude où se trouvent nos eaux froides dans le Pacifique, leur influence sera différente. Par contre, les modèles semblent s’entendre sur le fait que le phénomène sera à son plus fort vers la fin de l’automne et diminuera en intensité au courant de l’hiver. Le scénario le plus plausible ici serait un La Nina faible au courant de l’automne fera une transition vers une phase neutre froide.
On surveille également une vague de chaleur marine qui sévit dans le Pacifique Nord présentement. Selon la majorité des modèles, celle-ci s’estompera graduellement au cours des prochains mois. Par contre, combiné à notre possible évènement La Nina, notre blob de chaleur que l’on peut apercevoir sur la carte pourrait contribuer à stationner une crête semi-permanente au large de l’Alaska. Cela aurait pour effet de forcer le courant-jet au nord des rocheuses avant de le faire replonger sur les prairies et le mid-ouest américain, apportant des conditions plus froides sur ces régions.
Qu’est ce que cela veut dire pour nous tout cela ? Eh bien malheureusement pas grand-chose. En faisant mes recherches pour l’article, j’ai bien vite remarqué l’absence d’études et d’informations crédibles concernant les effets de La Nina dans l’Est de l’Amérique du Nord. Après avoir passé en revue les statistiques et plusieurs cartes des précédents hivers La Nina, on confirme. Il est pratiquement impossible d’arriver à une tendance mis à part une légère augmentation des précipitations moyennes, mais encore, certains de ces hivers sont largement sous la moyenne de ce côté également. Notre climat sera donc fortement influencé et dicté par les téléconnections cet hiver. Ces phénomènes dont on vous parle régulièrement lors des bulletins à plus court terme (North Atlantic Osciliation, Arctic Osciliation, Pacific North American pattern, etc.) sont pratiquement impossibles à prédire avec plus de quelques semaines d’avance. Il sera donc difficile de regarder à très long terme cette saison et j’ai peu d’espoir que cette situation s’améliore même au courant de prochaines semaines.
Contrairement à l'océan Pacifique, l'Atlantique n'a pas de phénomène de type El Niño/La Nina faisant fluctuer les températures de l'eau sur une base annuelle. Par contre, on remarque que les eaux au large de la côte Est et celles du golfe du Mexique sont plus chaudes qu'à la normale. Des eaux plus chaudes que la normale dans le golfe du Mexique n'est pas nécessairement une bonne chose pour nous puisque les dépressions prenant naissance au Texas et dans cette région auront alors plus d'énergie disponible. Les dépressions du Texas sont habituellement celles qui nous apportent les plus gros redoux ainsi que des coups de pluie généralisés, donc on en veut le moins possible. Des eaux chaudes au large de la Côte Est et à l'ouest de l'archipel des Açores ne sont pas vraiment enviables également. Cela contribuera à l'anticyclone des Bermudes qui est un des principaux mécanismes faisant remonter la chaleur ici l'hiver. La bonne nouvelle c'est que les eaux au large de Cape Cod et du Maine sont également plus chaudes qu'à la normale. D'éventuelles tempêtes côtières auront des eaux plus chaudes sur lesquelles prendre de la force si cette tendance se maintient. La tendance est au refroidissement pour le golfe du Mexique au cours des prochains mois. Par contre, au large et près des côtes, l'anomalie chaude semble vouloir persister selon les modèles. Cela sera décidément à surveiller au cours des prochaines semaines.
La question m'a déjà été posée quelques fois au cours des dernières semaines. Malheureusement, c'est assez difficile de donner une réponse précise pour l'instant. En principe, cela devrait être un hiver assez dans la norme et je ne m'attends à rien de particulièrement marquant au niveau des statistiques. Dans la vraie vie, je m'attends à ce que le storm track nous provenant des Prairies soit plus actif qu'à la normale, donc plus de systèmes de type Clipper. On devrait noter une certaine baisse dans le nombre de dépressions nous venant du Colorado, mais une hausse de celles prenant naissance au Texas, surtout en début de saison. Par contre, si l'on regarde à court terme, cela regarde plutôt bien. Dans notre modèle d'été, on observe régulièrement des crêtes remonter de golfe de l'Alaska vers le nord-est dans les terres, ce qui fait redescendre des dépressions coupées accompagnées d'air froid sur nos secteurs. Ce phénomène aura eu pour effet de nous épargner quelques canicules que l'on aurait pu se taper en plus de celles que l'on a déjà eues. Pour en revenir au but, tout cela devrait persister au cours des prochaines semaines. Si l'on considère que de plus en plus d'air froid sera disponible, et ce très prochainement, je crois que l'on pourrait voir des flocons tomber assez tôt cette saison. Perso, je ne serais pas surpris de voir les premiers flocons tomber d'ici 2-3 semaines sur les secteurs les plus au nord (Fermont, Monts Groulx). Même dans le sud du Québec cela devrait suivre quelques semaines plus tard au plus en secteur montagneux. Il ne serait pas impossible que la majorité de nos sommets voient quelques flocons tomber d'ici la fin septembre. Par contre, si l'on se fie a l'allure générale de ce modèle, cela sera probablement entrecoupé par de bons redoux. En effet, de puissants anticyclones sur la côte Est et dans l'Atlantique ont fait régulièrement remonter de bonnes masses d'air venant du sud au cours des dernières semaines. Cela pourrait également se poursuivre au cours des prochaines semaines. Un automne très en dents de scie un peu à l'image du mois de mai dernier côté températures n'est pas impossible à mon avis. Bold statement pour la fin août, mais vu comment se présente la situation, des vacances de Noël en ski dans l’Est semble être un méchant coup de dés en ce moment côté météo. Mais bon seul le temps pourra nous dire si cela s'avère correct ou si je râle de la sauce.
Sur ce, tenez bon ! Le pire de la saison de l'attente est maintenant derrière nous.
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