Cours avancé de sécurité en avalanche (CSA 2): Ça vaut la peine?
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Cours avancé de sécurité en avalanche (CSA 2): Ça vaut la peine?

Disons-le tout de suite, le ski hors-piste est un sport extrême. Le risque sera toujours présent. La clé est de savoir le gérer pour le réduire à un niveau acceptable pour chaque membre du groupe. C’est pourquoi de plus en plus de gens suivent les cours de sécurité en avalanche de la Canadian Avalanche Association.

Après le cours d’introduction (CSA 1), offert sur deux jours en classe, la suite logique de la formation est le CSA 2. Ce dernier est plus demandant en termes de temps avec une journée théorique et surtout trois journées sur le terrain. C’est-à-dire que contrairement au CSA 1, le CSA 2 doit se suivre pendant la saison, nécessitant probablement des journées de vacances du boulot. Cela explique en partie pourquoi le CSA 2 est moins populaire que son pré-requis et que plusieurs se demandent s'il en vaut vraiment la peine. Je suis allé suivre la formation en question chez Vertigo Aventures dans la Réserve faunique de Matane en février dernier. En vous racontant mon expérience, j'espère répondre à vos questions.

mont blancPhoto : Pierre-Olivier Bédard

Jour 1

Arrivée au Manoir des Sapins, sur le bord du fleuve à Sainte-Félicité, assez tôt le jeudi matin pour la partie théorique du cours. Le groupe est de seulement six élèves, ce qui favorise les échanges avec le formateur. Après quelques notions sur ce qui influence le manteau neigeux, on tombe très rapidement dans une partie plus pratique où l’on se fait montrer des photos de divers terrains. Il faut identifier les dangers potentiels, la source du danger et comment est-il possible d'éviter de s’exposer par un choix d’itinéraire sûr. C’est d’ailleurs le but de la formation de fournir un cadre pour la prise de décision en terrain avalancheux.

Lors de l’après-midi, on attaque le vif du sujet. En fait, le reste du cours est traité comme une expédition dans un endroit inconnu. C’est en plein mon cas, car je n’étais encore jamais allé chez Vertigo. En groupe de deux, nous avons reçu une liste de descentes à évaluer selon différents critères qui influencent la prise de décision. C’est-à-dire, l’orientation, les inclinaisons minimale et maximale, le temps nécessaire pour se rendre au sommet et la cote de terrain avalancheux.

évaluation du terrainPhoto : Pierre-Olivier Bédard

Une fois nos descentes potentielles analysées et documentées sous forme de fiches, nous sommes prêts pour nos trois jours dans le bois au mont Blanc. Direction le centre communautaire de St-Jean-de-Cherbourg pour le souper et ensuite c’est l’« approche » jusqu’au camp de Vertigo à l’arrière de motoneiges.

Jour 2

Réveil dans notre yourte de luxe avec gaz et panneaux solaires, juste le temps de partir le feu pour se réchauffer que noius sommes rejoint par Jean-Raphaël, notre formateur. C’est l’heure du briefing matinal. On consulte le plus récent bulletin d’avalanche et on se met d’accord sur le plan de la journée en se basant sur les fiches préparées la veille. En combinant les deux, il est possible d’utiliser l’Avaluator, un outil de préparation de sortie, pour savoir si ce qui est au programme nécessite d’être plus prudent qu’à l’habitude ou si cela n’est carrément pas recommandé. C’est le premier jour de notre expédition, nous sommes donc en mode observation. Nous choisissons donc un itinéraire conservateur, mais qui permet de tirer avantage des nuances du terrain, c’est-à-dire observer le plus d’orientations et d’élévations possibles sans s'exposer inutilement. Avant de partir, Jean-Raphaël nous demande d’identifier le plus grand risque que l’on devra gérer pendant la journée. Les conditions d’avalanches étant relativement stable pendant ce fin de semaine, le plus grand risque sera le même pour les trois jours : le froid. Si je me souviens bien, il n’a pas fait plus de -20 °C au thermomètre.

le shackPhoto : Pierre-Olivier Bédard

Jours 3 et 4

Les deux journées suivantes ont commencé comme la première. Maintenant que nous avions une meilleure connaissance du secteur et du manteau neigeux, il était possible de s’aventurer dans du terrain plus engageant. Lors de nos déplacements, Jean-Raphaël invite les participants à prendre les devants à tour de rôle pour ouvrir la skin track et fournir des conseils pour utiliser des techniques de déplacement appropriées aux conditions d’avalanche. Lorsqu’il voit quelque chose d’intéressant, il arrête le groupe et prend le temps de l’expliquer. Les arrêts sont courts, mais toujours pertinents, pour éviter de geler sur place due au froid mordant. Quand vient le temps d’enlever les peaux pour descendre, un responsable est nommé. Ce dernier identifie les dangers potentiels, donne des instructions aux autres membres du groupe et indique un endroit sécuritaire où s’arrêter pour que le groupe puisse se regrouper. Au final, cette troisième journée vise avant tout à développer les compétences pour diriger une sortie de façon sécuritaire. Après s’être fait plaisir avec la belle neige dans l’Orgasmotron (oui oui c’est le vrai nom de la descente), on effectue une simulation de sauvetage avant le retour au camp pour le débriefing. En prenant en notes nos observations de la journée, on évalue notre planification du matin et si nous avons observé des différences locales par rapport au bulletin d’avalanche. Finalement, Jean-Raphaël demande quel a été le plus grand risque rencontré, quels ont été les moyens pris pour le gérer et si ces mesures ont été efficaces. Une fois le tout complété, on peut relaxer pour la dernière nuit au camp.

teachmemasterPhoto : Pierre-Olivier Bédard

La dernière journée, direction le sommet du mont Blanc. En chemin, on s'arrête pour creuser des puits à neige (snow pit) pour effectuer plusieurs types de tests. Au final, on atteint le sommet dans un whiteout complet pour skier de la belle poudre en descendant. Une fois en bas, les motoneiges nous attendent déjà pour le retour. Il prendra plus de temps que prévu en raison du trafic sur le sentier à cause d'un orignal!

Verdict

Est-ce que le CSA 2 vaut la peine? Oui.

Beaucoup de temps est passé sur le terrain afin de créer de nombreuses opportunités d’observations, d’interprétation, de validation de pronostics sur le danger d’avalanches et de prises de décision. Ce qui veut dire qu'on en ressort beaucoup plus confiant dans sa prise de décision et dans sa capacité à leader un groupe.

Merci à Jean-Raphaël Lemieux et Yannick Lamontagne pour leurs judicieux conseils et aux autres participants à cette formation pour avoir rendu la fin de semaine bien agréable!

Pour consulter le calendrier des formations en sécurité avalanche offertes au Québec, consulter sur le site d'Avalanche Québec

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