Au cœur de soi, Au cœur de la nature des Monts Groulx
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Au cœur de soi, Au cœur de la nature des Monts Groulx

Enfin sur la 389... L'objectif, revoir notre « chez nous ». Nous sommes en juin 1990. 6 amis et moi avions décidé quelques semaines auparavant d'aller revoir notre ville natale, Gagnon! Le désir de retourner sur les lieux de notre enfance était irrésistible.

Gagnon a été créée en 1960. 25 ans plus tard, en '85, la ville ferme en raison de l'épuisement de la mine de fer du lac Janine. À cette époque, le seul moyen de transport pour aller et revenir de Gagnon était la voie aérienne sur les ailes de Québecair.

La route 389 était en construction depuis plusieurs années. Au moment de la fermeture, il restait seulement 30 km à compléter. Curieusement, 2 ans après la fermeture, en 1987, la route 389 ouvre enfin. Une stratégie gouvernementale qui avait pour but que personne ne reste sur place...

Je roule seul dans ma Ford Escort. À mon grand plaisir, les épinettes noires défilent de chaque côté de la route. Le paysage boréal se ressemble mais impossible de m'en lasser. À chaque kilomètre franchi, le sentiment de revenir enfin chez nous grandit en moi.

Je longe le réservoir Manicouagan et vois au loin des montagnes qui se démarquent. Arrivé au pied, je suis tout simplement émerveillé. Je ne m'attendais pas à ça. J'ai l'impression de trouver un trésor inattendu dans mon coin de pays. Je profite de la beauté des paysages en poursuivant ma route vers Gagnon.

Une fois arrivé, un décor de guerre nous attend. Une ville rasée où il ne reste que les rues et quelques bâtiments. Côte à côte, nous sommes silencieux devant notre ville détruite. On se promène un peu partout, se rappelant qu'un tel demeurait ici et un autre demeurait là.

Mon regard se tourne vers l'horizon sud. PAF! J'aperçois au loin ces fameuses montagnes qui m'avaient émerveillé quelques heures plutôt. Je me rappelle soudain qu'elles existaient dans ma mémoire et quelques souvenirs me reviennent. Nous étions 30 km plus au nord, et chaque printemps à Gagnon, nous avions ce décor féérique montagneux aux sommets enneigés. Je les avais oubliés!

Un de mes bons souvenirs remonte à l'âge de 11 ans quand mon père était pilote de brousse. Un hiver, il avait accepté un contrat de ravitaillement. En Cessna sur ski, nous nous étions donc rendu sur ce massif pour se poser sur un lac enneigé afin d'apporter nourriture et courrier à un campement composé de tentes prospecteur perdues dans ce désert blanc. Je déposais les pieds pour la première fois sur ce territoire nordique au beau milieu de la forêt boréale sans savoir que 40 ans plus tard, j'allais y habiter.

À mon retour de Gagnon, j'entreprends des recherches. Je découvre que ces montagnes s'appellent Les Monts Groulx! Mieux encore, il y avait un sentier qui permettait d'accéder à ses sommets constitués de toundra alpine. Il ne m'en fallait pas plus pour organiser une première aventure et aller découvrir cet endroit. Moi qui vivais « en ville » depuis quelques années déjà et qui me sentais dénaturé, j'allais enfin retourner dans – l'bois- . Dans le vrai BOIS!

Ma première randonnée fut difficile. Trop chargés, nous avions dû laisser de la nourriture et de l'équipement le long du sentier en montant. Ce court séjour de 5 jours sur ces montagnes allait influencer le reste de ma vie...

De retour chez moi, j'achète les 6 cartes topographiques 1:50 000 qui permettent de couvrir toute la superficie de ce territoire. Je les fixe sur un mur de ma chambre pour les voir chaque jour. Mes objectifs sont clairs : je veux y construire un camp et je veux les traverser d'Est en Ouest.

Je regarde les cartes régulièrement afin de déterminer un parcours. Je constate différents obstacles dont un majeur: La Vallée de la Toulnustouc Nord. Entre temps, je rencontre quelqu'un aussi allumé que moi par cette grande aventure, Sébastien Larose. Il débutait comme photographe professionnel.

J'organise une expédition aller-retour de 11 jours pour aller explorer cette fameuse vallée. L'objectif : tester nos capacités physiques, notre équipement et nos affinités à randonner ensemble mais surtout trouver un passage pour franchir cet obstacle au dénivelé de 1000' par endroit. L'aventure est concluante et les objectifs sont atteints.

2 ans plus tard, en septembre 95, mon premier rêve prend forme. On survole les Groulx en hydravion pour nous rendre à la rivière Ste-Marguerite, notre point de départ. Du haut des airs, on réalise vite que la section à l'Est du chemin de fer est trop dense pour être franchi dans le temps prévu. On doit changer de plan rapidement.

On décide donc de se faire déposer au Petit-Lac-Manicouagan. J'entreprenais ce qui allait devenir mon plus beau trip aux Monts Groulx que j'appelle La Grande Traversée! Un parcours de 100 km qui s'est échelonné sur 3 semaines, du Petit-Manic au camp Nomade (km 365).

En 1998, je vends tout pour prendre une année sabbatique. Non mais je vends vraiment tout : maison, meubles, outils, et plein de gogosses. Je garde mes bobettes et mon stock de plein air. Ça faisait plusieurs années que je travaillais comme analyste-programmeur à Montréal. J'en avais plein le cul de « La Grande Ville », du trafic, du stress...

Mon but était simple, faire ce que j'aimais : C'est à dire réaliser des expéditions, un point c'est tout. Quel mensonge envers soi-même! Une année sabbatique ça dure plus qu'un an!

Un de mes projets était de passer un hiver aux Monts Groulx dans une tente prospecteur. C'est d'ailleurs pendant la fameuse crise du verglas que j'installe mon campement. Je m'en rappelle encore. Y pleuvait peut-être à Montréal mais dans le nord y faisait frette. Avec des nuits à -40, j'ai gelé en ta...

Durant l'hiver, je suis sorti de ma tanière pour aller faire une expédition à la Baie James avec un ami. À mon retour, j'entreprends une traversée Nord-Sud des Monts Groulx en raquettes, en solitaire. Je commence à découvrir le moment présent mais je ne sais pas encore que ça s'appelle comme ça... Tout ce que je sais c'est que je suis heureux, bien, à chaque instant, sans aucune nécessité de me presser pour franchir ces montagnes. Une aventure qui s'étire finalement sur 11 jours.

Les années passent et je n'ai toujours pas de camp. J'obtiens enfin mon bail de location en 1999 et je commence à bûcher les premiers arbres à l'été 2000, juste avant de partir pour ma première traversée du Nunavik en solitaire, en canot. Ben oui, j'étais encore en année sabbatique! À l'hiver 2001, je traverse une deuxième fois le Nunavik en solitaire, cette fois à skis.

Résidant au début à Laval puis à Ste-Agathe-des-Monts, dans Les Laurentides, la distance pour me rendre aux Monts Groulx était longue, soit 12 à 14 heures de route. Je n'y allais donc pas souvent. Mon campement était constitué d'une tente prospecteur. Chaque fois j'apportais un peu de matériaux. Je devais les transporter sur mon dos sur 500 mètres, jusqu'au jour où j'ai pu m'acheter une vieille motoneige. 20 ans plus tard, en 2014, mon 2e rêve se réalise. Je réussis à avoir un camp habitable.

Un moment important fut en 2015 lorsque je pris la décision de m'installer à plein temps dans mon petit paradis. Je venais de me séparer et les circonstances de ma vie se prêtaient bien à ce que j'aille vivre aux Monts Groulx. Depuis ce jour, au fil des années, je prends plaisir à poursuivre la construction pour améliorer ma petite maison tout en la gardant rustique.

Bien que je transporte toujours mon eau potable avec un sceau et que j'utilise une toilette sèche, j'y vis très confortablement et je peux héberger mes clients. J'ai un système électrique alimenté par batteries rechargées grâce à des panneaux solaires et une génératrice pour les temps plus sombres. Cette alimentation me permet entre autres d'activer mon système internet satellitaire, ce qui facilite les communications.

La vie en forêt a ses charmes qui font rêver beaucoup de monde. On associe facilement le calme de la nature avec la paix de l'esprit surtout lorsqu'on voit la magnifique photo d'un petit camp en forêt éclairé par une lampe à l'huile dans la pénombre nocturne.

Toutefois, nos démons intérieurs trouvent toujours un chemin pour refaire surface, peu importe le lieu où l'on habite. Il est donc illusoire de penser que « La Sainte Paix » se trouve dans un mode de vie en pleine nature, quel que soit l'isolement.

Cette fameuse paix se trouve entre autres par le démantèlement de nos croyances limitantes qui influencent notre perception de la réalité et de nos capacités. Alimentant diverses justifications, elles nous empêchent de réaliser nos rêves. Pire, elles nous empêchent même parfois simplement de rêver.

Cette paix intérieure, je l'avais instaurée bien avant de m'établir à mon camp. Elle s'était développée au fil des années, en grande partie grâce à mes expéditions. Au-delà des paysages, partir à l'aventure en pleine nature est l'une des belles façons d'aller à la rencontre de soi et d'éveiller notre conscience à ce que nous sommes véritablement dans nos multiples facettes.

Nul besoin du Mont-Everest. Il suffit simplement d'un lieu qui permet de dépasser ses limites. Une aventure qui offre une part d'inconnu et d'incertitude, juste assez pour sortir de sa zone de confort.

Avec leur éloignement accessible, leur immensité et leur décor de Grand Nord, c'est justement ce que peuvent offrir Les Monts Groulx...

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