Montréal-Valinouët. Un petit 5 heures de route, 30 centimètres de neige tombés durant la semaine, non skiés, et 10 centimètres qui devraient s'ajouter vendredi soir. La base est constituée d'un mètre de neige, sans trop de redoux. Cela devrait suffire.
De tels arguments peuvent parfois déclencher un projet un peu fou. Et il en faut! Car après un inventaire exhaustif de mes compères amateurs de pow, je me suis vite aperçu que ce road-trip, je le réaliserai seul.
Avant de partir vendredi soir, j'apprends que le châlet du Valinouët sera ouvert cette fin de semaine. La station a décidé de faire une ouverture partielle de la montagne, avec ses pentes écoles. Une décision assez conservatrice, sans doute parce que le lieu dépend uniquement des précipitations naturelles.
Alors que je traverse le parc des Laurentides, la pleine lune éclaire les sommets enneigés en même temps qu'elle éclaire mon choix, le faisant passer d'un "pas sûr" à "sûr".
Arrivé à 00h30, je trouve rapidement un hôtel à ville Saguenay où un concert de musique country au rez-de-chaussée se propage jusqu'à ma chambre. Toujours mieux que le gros party dans l'auberge de jeunesse de Saguenay.
Demain je suis dû pour faire un dawn patrol au Valinouët. Pas question de me faire voler un peu de poudre, elle me coûte déjà assez cher. 6h15, rendu sur place, je déloge un renard égaré. Je branche ma flashlight et je m'en vais pour l'ascension. La lune éclaire le couvert nuageux si bien que je troque ma lumière pour cette source naturelle d'éclairage.
Je ne trouve pas mon rythme durant la première montée. Je pense encore à cette courte nuit rythmée de reprises de Johnny Cash et d'autres chansons en provenance de Nashville. Je skine sur une piste que je devine, mais qui a été tapée massivement par les motoneiges. Rien de motivant. Je vais m'écarter de ce secteur pour la descente.
Après cette montée remplie de doute, première descente et ouf. Je vis ma première véritable powder day de la saison. C'est décidé : la journée durera tant que mon énergie sera suffisante. J'enchaîne montées et descentes dans le secteur expert, Gagnon, Maltais et la Fontaine. Je repère les lignes les plus difficiles et je clenche. Le 30-40cm que l'on skie avant la base de 50cm est tout simplement léger et permet toute sorte d'expérimentations. Je coche allègrement mes cases : faceshot "done", saut de roches "done", downhill "done". J'oublie la fatigue du matin. C'est impressionant comme le corps est résistant. Je me dis que l'épuisement arrivera lorsque toutes les lignes auront été tracées mais cela n'arrive pas.
En bas, le T-bar et le tapis magique sont réquisitionnés pour leur première journée de fonctionnement. En haut, je croise toute sorte de monde : des retraités en peaux qui descendent sur les pistes damées, des gangs de jeunes sous-équipés pour la montée qui sautent toute sorte de roches et quelques tripeux de poudre venus spécialement pour l'occasion. La montagne est en vie mais sans le surplus de monde que l'on pourrait avoir en pleine saison.
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