Les Loners de retour dans les Chic-Chocs
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Les Loners de retour dans les Chic-Chocs

Commencer l'année en Gaspésie est en voie de devenir un classique pour nous. Après tout, quoi de mieux que de s'entasser avec 9 amis dans un minuscule chalet pour profiter à fond des montagnes et d'essayer d'en tirer les meilleures images ?

Après 3 jours de ski en centre à Charlevoix, qui souffre d'un grave manque de neige cet hiver, c'est bon de partir en Gaspésie. Cette année, comme toujours dira-t-on, la neige abonde dans les Chic-Chocs. De plus, un puissant Nor'easter s'apprête à frapper la péninsule.

Sachant que nous ne verrons plus le soleil pour quelques jours, nous optons d'abord pour les Vallières où nous pourrons expérimenter quelques angles de vue plus ambitieux et profiter de secteurs alpins qui deviendront risqués après la tempête. Arrivés sur place, la vue sur la série de crêtes et de sommets nous fait vite oublier le froid et les vents glacials qui sévissent au-delà de la limite des arbres. Après un peu d’observation, nous confirmons nos objectifs de la journée et optons pour deux descentes dans le col Sterling et dans la Crème de la crème.

Le long des crêtes
Le long des crêtes. Photo: Émile Dontigny

Première descente dans la Sterling
Première descente dans la Sterling. Planchiste: Sasha-Xavier Frigon - Photo: Charles Bernier

Le lendemain matin, les nuages sont bien installés et nous laissent présager la venue de la neige qui commencera à tomber en après-midi. Nous délaissons le secteur central des Chic-Chocs et prenons la route du fleuve vers Mont-Saint-Pierre, un secteur que nous n’avons jamais skié. Ce ne sont pas les couloirs qui manquent dans le coin. Après quelques minutes de questionnement, nous nous enlignons vers celui où semble rester le plus de neige fraiche. Nos estimations étaient assez juste et nous nous prenons nos premiers « faceshots » du voyage alors que la tempête s’installe tranquillement.

Le trio Whilloughby.
Le trio Whilloughby. Skieur: Charles Bernier - Photos: Émile Dontigny

De retour à Sainte-Anne-des-Monts, des rafales à plus de 100 km/h font craquer la maison de partout alors que la neige s’accumule à un rythme effréné. Le lendemain matin, la Gaspésie est littéralement coupée du monde. La quasi-totalité des routes sont fermées y compris la route 299, qui relie la Haute-Gaspésie à la Baie des Chaleurs en passant par les montagnes. Quelques heures après avoir abusé le site de Québec 511, nous apprenons que le lien transgaspésien est rouvert et nous partons en vitesse sous le regard inquiet des locaux de Saint-Anne qui ne semblent pas comprendre notre volonté de prendre la route dans des conditions aussi misérables.

En arrivant au pied du Mont Lyall, nous constatons que le stationnement est désert, ou presque. C’est une bonne nouvelle, car la neige abonde et les traces sont rares. Fidèle à ses habitudes, le Nor’easter s’est chargé de souffler les pentes d’à peu près tous les versants possibles ce qui nous force à éviter les ouvertures près du sommets et à s’enligner dans des sous-bois moins ouverts et exposés qui seront sans doute moins dangereux et plus enneigés. Notre hypothèse est confirmée dès les premiers virages. Le lendemain un retour au Lyall s’impose. Ce seront deux journées qui resteront gravées dans nos mémoires (et dans nos cartes SD) pour longtemps.

Visibilité réduite
Visibilité réduite. Skieur: Olivier Boilard - Photo: Charles Bernier

Le flou blanc
Skieur: Mathieu Perrino - Photo: Charles Bernier

Après quelques jours en terrain connu, il était temps d’explorer un nouvel endroit. À chaque fois que j’empruntais la route du parc, une crête partiellement dénudée sur le Mont Ernest-Laforce attirait mon attention. Une fois l’itinéraire choisi après quelques fouilles sur Google Earth et dans les cartes topo du secteur, nous voilà partis. L’approche se fait dans une forêt relativement serrée où nous discernons un peu trop de signes d’un manteau neigeux instable. La densité d’arbres nous protège un peu mieux de l'instabilité, mais la prudence reste de mise.

Après quelques dizaines de kick turns, nous atteignons les premières ouvertures. Comme prévu, le vent s’est chargé de transformer la poudreuse en une neige bien dur et compacte. Si le ski ne sera pas à son meilleur, la vue est incroyable. Nous sommes partis tard et le soleil commence déjà à se coucher derrière le Mont Albert. En arrivant au sommet, nous nous heurtons à un froid polaire (-38 °C de température ressentie pour être précis) qui nous force à redescendre rapidement.

Dernières lueurs du jour
Dernières lueurs du jour. Planchiste: Sasha-Xavier Frigon - Photo: Émile Dontigny

De retour dans la chaleur du chalet, l’idée d’un dawn patrol au Mont-Albert pour conclure le voyage surgit d’abord comme une blague. Après avoir fait le tour des prévisions météo, nous réalisons que les conditions sont un peu trop de notre bord pour laisser aller le plan. Ça y est, les cadrans sont ajusté : réveil à 3h du matin demain et direction Albert.

Nous prenons la route et arrivons au stationnement du ruisseau Isabelle vers 4h30. Une approche de 5 km à la frontale nous attend avant de rejoindre le refuge de la Serpentine au pied du Mur des Patrouilleurs. C’est dans le noir complet que nous apercevrons les premiers remparts de roches de l’imposant massif.

Albert sous la lune
Albert sous la lune. Photo: Émile Dontigny

Une fois arrivés à la Serpentine, nous profitons d’une belle vue sur le Mur qui semble encore plus intimidant dans la semi-obscurité de l’aube. Il ne faut pas tarder si nous voulons profiter du lever de soleil dans la montée.

Vers 7h, le soleil commence tranquillement à éclairer les cimes du plateau. Le spectacle est dépaysant. La grimpe se poursuit et ma tête un peu confuse refuse de croire que nous sommes encore au Québec. Nous atteignons finalement le sommet sous un soleil quasi aveuglant. La vue est superbe dans tous les sens, mais c'est surtout le gouffre plongeant du mur des patrouilleurs qui attire notre attention. Ça tombe bien, c'est exactement là que nous allons skier.

Un mélange de savane et de Grand Nord
Un mélange de savane et de Grand Nord. Photo: Émile Dontigny

Jeux de lumière
Jeux de lumière. Photo: Émile Dontigny

Dernière descente
Dernière descente. Skieurs: Charles Bernier (à gauche), Mathieu Perrino (à droite) - Photo: Émile Dontigny

Cette dernière journée dans les Chic-Chocs n'aurait pas plus être plus satisfaisante. On repart la tête pleine de souvenirs, mais aussi pleine de projets pour un retour imminent.

Et pour finir rien de tel que le visionnement de notre vidéo :

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